Dans une étude récente publiée dans le Nutrition Journal, des chercheurs ont cherché à comprendre l’association entre la consommation de sucre provenant de différentes sources et le risque de démence. En examinant une cohorte prospective basée sur la population du UK Biobank, l’étude visait à éclairer les éventuelles interventions alimentaires pour atténuer la progression de la démence.
La démence, caractérisée par un déclin des fonctions cognitives au-delà de ce qui est considéré comme un vieillissement normal, affecte des millions de personnes dans le monde. Si l’âge est un facteur de risque connu, des recherches suggèrent que l’obésité et le surpoids pendant la mi-vie peuvent également augmenter le risque de développer une démence. Malgré des recherches approfondies, les traitements efficaces contre la démence restent insaisissables, et des changements de mode de vie et alimentaires sont essentiels pour gérer la maladie.
Les interventions alimentaires visant l’obésité et le surpoids ont montré des résultats prometteurs dans le ralentissement de la progression de la démence. Une telle intervention est un régime pauvre en glucides, qui améliore le contrôle de la glycémie et réduit l’inflammation. Cependant, adhérer à un régime pauvre en glucides limite souvent les choix alimentaires, excluant potentiellement des éléments tels que les céréales complètes, les légumineuses et certains fruits et légumes connus pour améliorer la cognition. Par conséquent, des études récentes se sont concentrées sur la réduction de certains glucides spécifiques, principalement les sucres.
Dans cette étude, les chercheurs ont étudié l’association entre le risque de démence et la consommation de sucres libres et de sucres intrinsèques. Les sucres libres sont ceux ajoutés lors de la production, de la préparation ou de la consommation des aliments, tandis que les sucres intrinsèques se trouvent naturellement dans des aliments tels que les légumes, les fruits, le miel et les produits laitiers.
Les directives de l’Organisation mondiale de la santé recommandent de maintenir la consommation de sucres libres en dessous de 10 % de l’apport énergétique total et de moins de 5 % par jour. L’étude visait à déterminer si la source des sucres libres, les boissons ou les aliments solides, était associée à un risque accru de démence. Les chercheurs ont émis l’hypothèse que les sucres libres provenant des boissons, en particulier des boissons aux fruits, des sodas et des boissons à base de lait, montreraient une association positive avec le risque de démence, tandis que les sucres provenant des aliments solides ne le feraient pas.
L’étude a utilisé les données de participants du UK Biobank ayant complété des questionnaires alimentaires en ligne. Les participants ayant des informations manquantes ou ayant déjà été diagnostiqués avec une démence ou un diabète ont été exclus de l’étude. La consommation de sucre a été évaluée en fonction des types d’aliments spécifiques rapportés dans le questionnaire, tels que les jus de fruits, les boissons à base de lait, les friandises et les céréales pour petit-déjeuner. Le principal résultat mesuré était l’incidence de la démence toutes causes confondues.
Les résultats ont indiqué une association linéaire entre la consommation de sucres libres dans les boissons et le risque de démence. Les boissons aux fruits, les sodas et les boissons à base de lait ont montré une association positive significative avec le risque de démence. Les jus de fruits ont également présenté une association similaire, bien que dans une moindre mesure. Cependant, aucune association significative n’a été trouvée entre le risque de démence et la consommation de sucres libres à travers les aliments solides.
En conclusion, cette étude apporte de nouvelles connaissances sur la relation entre la consommation de sucre et le risque de démence. Les résultats suggèrent que la consommation de sucres libres, en particulier à travers des boissons comme les boissons aux fruits, les sodas et les boissons à base de lait, augmente le risque de développer une démence. Cependant, la consommation de sucres libres à partir d’aliments solides ne semble pas présenter la même corrélation. Ces résultats soulignent l’importance des modifications alimentaires, en réduisant spécifiquement la consommation de sucre provenant de certaines sources, pour atténuer le risque de démence.