Les professionnels de la santé du Canada demandent l’accès légal aux psychédéliques, notamment aux champignons psilocybes, afin de proposer des traitements thérapeutiques à leurs patients. Ces professionnels, parmi lesquels des médecins, des psychologues, des conseillers et des infirmières, demandent une exemption spéciale à la Loi réglementant certaines drogues et autres substances du Canada, qui leur permettrait de suivre une « formation expérientielle » avec des champignons magiques avant de proposer ces traitements.
Une de ces professionnelles est Megan McLaren, une ancienne employée civile du service de police de Vancouver, qui est maintenant une conseillère clinique enregistrée. McLaren a eu recours aux psychédéliques, notamment au kétamine, pour sa thérapie lorsqu’elle souffrait de dépression et de chagrin après le décès de sa mère. Bien qu’elle soit toujours en deuil, elle ne souffre plus de dépression.
Plus de 60 professionnels de la santé, dont McLaren, ont récemment demandé à la Cour fédérale du Canada d’annuler une décision qui leur refusait les exemptions nécessaires. Une décision précédente concernant un cas similaire impliquant près de 100 professionnels de la santé avait été rejetée en septembre, le juge déclarant qu’il n’y avait pas suffisamment de preuves démontrant la nécessité d’une formation expérientielle avec la psilocybine.
L’avocat des droits de l’homme, Nicholas Pope, qui représente ces professionnels, prévoit de faire appel de la décision et de porter l’affaire devant la Cour suprême du Canada si nécessaire. Il estime qu’il existe de solides arguments juridiques pour que les patients et les travailleurs de la santé aient accès légal aux champignons psilocybes, citant des précédents juridiques liés aux litiges sur le cannabis pré-légalisation.
Pope a souligné l’urgence de la situation, notant que des dispensaires illégaux existent où n’importe qui peut facilement se procurer des champignons psilocybes, tandis que les personnes atteintes de graves problèmes de santé doivent se battre pour accéder légalement à ces traitements thérapeutiques. Il a intenté une action en justice contestant l’interdiction de la psilocybine au Canada comme étant anticonstitutionnelle.
L’un des plaignants dans l’affaire, Thomas Hartle, atteint d’un cancer de stade IV, a mentionné que l’accès à des thérapeutes qualifiés pouvant administrer une thérapie à la psilocybine est un défi. Il a dû se rendre de la Saskatchewan à la Colombie-Britannique pour recevoir un traitement, ce qui a été physiquement et financièrement difficile.
La lutte pour l’accès légal aux psychédéliques à des fins thérapeutiques se poursuit, avec l’espoir que les professionnels de la santé et les patients puissent avoir accès à des traitements efficaces et que leur bien-être soit une priorité.
Sources : The Canadian Press