Deux développements majeurs ont façonné le paysage de l’actualité sur la maladie d’Alzheimer ces derniers temps. Le premier est l’approbation par la FDA du médicament révolutionnaire Leqembi, qui ralentit la progression de la maladie. Le deuxième est une étude surprenante révélant un sous-diagnostic des troubles cognitifs légers (TCL), un précurseur courant de la maladie d’Alzheimer.
L’étude, dirigée par Soeren Mattke, directeur de l’Observatoire de la santé cérébrale au Centre de recherche économique et sociale de l’USC Dornsife, met en évidence un fait préoccupant : plus de 90% des 8 millions d’Américains estimés atteints de TCL ne sont pas conscients de leur état. La détection précoce et le traitement sont essentiels pour de meilleurs résultats dans les TCL causés par la maladie d’Alzheimer. Cependant, des obstacles tels que l’accès limité aux spécialistes de la maladie d’Alzheimer, le manque de sensibilisation et les contraintes financières empêchent de nombreuses personnes de recevoir des soins opportuns.
Pour remédier à ce problème, Julie Zissimopoulos, professeure à l’USC Sol Price School of Public Policy, souligne la nécessité de rendre le dépistage cognitif systématique dans les soins de santé. Actuellement, seulement un tiers des personnes âgées américaines déclarent avoir été évaluées pour des problèmes cognitifs, malgré l’obligation de Medicare de réaliser une évaluation cognitive complète lors des visites annuelles de bien-être. La mise en place du dépistage cognitif en tant que pratique standard permettra une identification précoce des personnes présentant le risque le plus élevé et permettra des interventions pour ralentir le déclin cognitif.
De plus, l’approbation de Leqembi s’accompagne d’une évaluation cruciale des risques et des bénéfices. Ce médicament, bien qu’offrant de petits avantages, présente des effets secondaires potentiels tels que des gonflements du cerveau et des saignements, pouvant mettre la vie en danger. Lon Schneider, professeur de psychiatrie à l’USC Leonard Davis School of Gerontology, souligne la nécessité de peser soigneusement les risques et les bénéfices potentiels pour chaque patient. La décision de prescrire Leqembi doit être basée sur une évaluation approfondie de l’état et des priorités de chaque individu.
En plus des interventions médicales, les pharmaciens jouent un rôle essentiel dans l’identification des causes réversibles de déclin cognitif. Tatyana Gurvich, professeure associée de pharmacie clinique à l’USC Mann School of Pharmacy and Pharmaceutical Sciences, souligne l’importance d’un diagnostic précis et de l’évaluation des régimes médicamenteux. Les médicaments à haut risque, présentant un profil anticholinergique ou des propriétés sédatives, peuvent contribuer au déclin cognitif et doivent être arrêtés lorsque cela est approprié.
Enfin, une nouvelle proposition de Medicare vise à offrir une formation et un soutien aux aidants familiaux. Étant donné l’absence de guide complet pour les membres de la famille après un diagnostic de démence, cette proposition reconnaît le besoin de ressources et de formation pour aider les aidants à surmonter les difficultés liées à la prise en charge des proches atteints de la maladie d’Alzheimer.
Dans l’ensemble, le dépistage cognitif précoce, la prise de décision éclairée concernant les options de médication et le soutien solide aux aidants sont des éléments essentiels dans la lutte contre la maladie d’Alzheimer. En abordant ces domaines, nous pouvons améliorer les taux de diagnostic, optimiser les approches de traitement et améliorer la qualité de vie des patients et des aidants.
Foire aux questions (FAQ) :
1. Qu’est-ce que le trouble cognitif léger (TCL) par rapport à la maladie d’Alzheimer ?
Le trouble cognitif léger (TCL) désigne un stade de déclin cognitif plus marqué que ce qui est attendu pour l’âge d’une personne, mais pas assez grave pour être diagnostiqué comme une démence. Le TCL est souvent considéré comme un précurseur de la maladie d’Alzheimer, avec des problèmes de mémoire et d’autres difficultés cognitives.
2. Quels sont les effets secondaires potentiels de Leqembi ?
Leqembi, le premier médicament ralentissant la progression de la maladie d’Alzheimer, présente des effets secondaires potentiels tels que des gonflements du cerveau et des saignements. Ces effets secondaires peuvent entraîner des convulsions voire la mort. La décision de prescrire Leqembi implique de peser soigneusement les risques et les bénéfices potentiels pour chaque patient.
3. Comment les pharmaciens peuvent-ils contribuer au diagnostic et au traitement de la maladie d’Alzheimer ?
Les pharmaciens jouent un rôle crucial dans l’identification des causes potentiellement réversibles du déclin cognitif, comme les médicaments à haut risque. Ils peuvent collaborer avec les prescripteurs pour arrêter les médicaments qui contribuent au déclin cognitif et assurer un diagnostic précis. De plus, les pharmaciens peuvent proposer des évaluations des médicaments et des conseils sur la gestion des médicaments pour minimiser les effets indésirables.
4. Quel soutien est disponible pour les aidants familiaux de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ?
Reconnaissant les défis auxquels sont confrontés les aidants familiaux, une nouvelle proposition de Medicare vise à offrir une formation et un soutien pour eux. Cette proposition reconnaît le besoin de ressources et de formation pour aider les aidants à comprendre et à gérer les complexités de la prise en charge des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. L’objectif est d’améliorer les connaissances des aidants et les résultats globaux des soins.