L’impact des bloqueurs de puberté sur la santé mentale des enfants : une nouvelle analyse soulève des questions

L’impact des bloqueurs de puberté sur la santé mentale des enfants : une nouvelle analyse soulève des questions

Selon une réanalyse d’une étude de référence sur les bloqueurs de puberté, la majorité des enfants ont connu des changements dans leur santé mentale lors de la prise de ces médicaments controversés. L’étude originale, qui comportait la participation de 44 enfants prenant des bloqueurs de puberté pendant un an ou plus, n’a révélé aucun impact significatif sur la santé mentale. Cependant, la nouvelle analyse suggère que 34% des enfants ont vu leur santé mentale se détériorer, tandis que 29% ont connu des améliorations.

La réanalyse des données soulève des questions quant à l’impact potentiel sur la santé mentale des bloqueurs de puberté chez les enfants de moins de 16 ans. Elle met également en lumière un domaine de la médecine infantile hautement débattu et mal compris. La nouvelle étude n’a pas encore été publiée dans une revue à comité de lecture, mais les auteurs ont jugé important de rendre ces informations accessibles au public.

L’étude originale a été menée par le service de développement de l’identité de genre du Tavistock et les hôpitaux universitaires de l’University College London. Elle a inclus 44 enfants âgés de 12 à 15 ans et a examiné l’impact des bloqueurs de puberté sur leur santé mentale. Les résultats de l’étude contredisaient les recherches antérieures réalisées par des chercheurs néerlandais, qui faisaient état d’effets positifs sur la santé mentale et le bien-être.

L’étude originale utilisait des questionnaires remplis par les parents et les enfants pour évaluer les problèmes comportementaux et émotionnels. La conclusion globale de « pas de changement » était basée sur la moyenne des scores du groupe. Cependant, la réanalyse a pris en compte les trajectoires individuelles de chaque participant et a révélé que 34% avaient une détérioration de leur santé mentale, que 29% avaient connu une amélioration et que 37% n’avaient montré aucun changement selon leurs réponses auto-déclarées.

Il est important de noter que cette étude présentait des limites. Il s’agissait d’une petite étude avec seulement 44 participants et il n’y avait pas de groupe témoin. Par conséquent, on ne peut pas en déduire de relation de cause à effet et les raisons des expériences différentes des enfants ne peuvent pas être déterminées. Cependant, la nouvelle analyse met l’accent sur la nécessité de poursuivre la recherche sur les bloqueurs de puberté et leur impact sur la santé mentale des enfants.

Le National Health Service (NHS) en Angleterre a récemment annoncé que les bloqueurs de puberté ne seraient disponibles que pour les jeunes participants à des essais cliniques. Cette décision a été influencée par les « lacunes dans les preuves » mises en évidence dans un rapport sur les services de genre pour enfants. Des examens similaires menés en Suède et en Finlande ont également soulevé des inquiétudes quant à la qualité des preuves concernant l’utilisation des bloqueurs de puberté dans ce contexte.

Le Tavistock and Portman Trust et les hôpitaux universitaires de l’University College London soutiennent la nécessité de recherches supplémentaires et de contributions à la base de preuves pour éclairer les décisions concernant le traitement des jeunes présentant une inadéquation de genre. L’équipe d’examen Cass, qui a réalisé le rapport sur les services de genre pour enfants, a commandé une nouvelle revue systématique des publications académiques sur les bloqueurs de puberté pour éclairer ses recommandations finales.

Sources :
– BBC Newsnight (article source)

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