Les premières données préliminaires présentées lors du premier Symposium canadien sur le COVID long à Montréal révèlent que entre six et dix pour cent des travailleurs de la santé au Québec ont connu des symptômes du COVID long depuis le début de la pandémie. L’étude, menée par le Dr Sara Carazo, épidémiologiste à l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), a révélé que plus de la moitié des travailleurs concernés ont présenté des symptômes pendant plus d’un an, dont un tiers a été qualifié de « grave ».
L’étude a inclus environ 23 500 travailleurs de la santé qui ont répondu à une enquête en ligne entre mai et juillet 2023, avec 4 000 autres travailleurs contactés par téléphone pendant la même période. Parmi les participants, 1 000 ont répondu à la fois en ligne et par téléphone. La majorité des participants à l’enquête ont révélé avoir connu au moins un épisode de COVID-19 depuis le début de la crise sanitaire. Dix pour cent ont signalé des symptômes persistant plus de 12 semaines au moment de l’enquête.
La gravité des symptômes observés pendant la phase aiguë de l’infection était liée à la gravité des symptômes du COVID long. La fatigue, l’essoufflement, les problèmes de concentration, la perte de mémoire et la confusion étaient les symptômes les plus fréquemment rapportés par les travailleurs de la santé. Ces résultats concordent avec les enquêtes précédentes sur les effets à long terme du COVID-19.
L’impact du COVID long sur la capacité de travail des travailleurs de la santé était significatif, avec 71% déclarant que leur santé interférait avec leur emploi et 16% signalant une incapacité fréquente à travailler. Un cinquième des travailleurs ont demandé des services de réadaptation et de soutien psychologique, mais ces demandes n’ont été acceptées que dans un faible pourcentage de cas.
La majorité des cas de COVID long parmi les travailleurs de la santé ont été détectés chez des personnes infectées par la variante Omicron, ayant été vaccinées et n’ayant pas nécessité d’hospitalisation. Cependant, l’accès aux services essentiels pour le COVID long était limité, avec seulement un faible pourcentage bénéficiant de services axés sur la mémoire, la concentration et la réadaptation.
Il est clair d’après cette étude que les effets à long terme du COVID-19 ont un impact sur le bien-être et la capacité de travail des travailleurs de la santé au Québec. Il existe un besoin important et non satisfait de services de réadaptation et de soutien pour ces individus. Il est crucial que le système de santé reconnaisse et aborde ces défis afin d’assurer le bien-être des travailleurs de la santé, qui jouent un rôle vital dans la lutte contre la pandémie.
Sources:
– The Canadian Press, 21 septembre 2023