Une récente étude de l’Université d’Ottawa a révélé que la publicité de restauration rapide ciblée envers les enfants canadiens est alimentée par des données obtenues via des applications mobiles. Cette recherche, la première en son genre, montre qu’il y a peu de connaissances sur le type de données collectées à partir de l’utilisation des applications par les enfants.
Ces « lacunes » dans les politiques de confidentialité ont permis aux agences de marketing d’adapter spécifiquement les publicités de malbouffe aux enfants vulnérables. Monique Potvin Kent, professeure agrégée à l’Université d’Ottawa et auteure principale de l’étude, s’est inquiétée du manque de transparence concernant les données collectées par ces entreprises alimentaires et leurs utilisations prévues.
L’annonce de cette recherche coïncide avec celle de Santé Canada qui prévoit d’élaborer de nouvelles réglementations sur la question d’ici l’hiver 2024. Cette initiative fait suite à une recommandation proposée en juillet par l’Organisation mondiale de la santé suggérant que les pays du monde entier devraient mettre en place des réglementations pour protéger les enfants contre la publicité des aliments et boissons non sains.
L’étude a analysé les politiques de confidentialité et les conditions d’utilisation de 26 applications de restauration rapide et de restaurants sur place au Canada. De plus, cinq de ces applications ont été examinées de plus près en impliquant des enfants âgés de neuf à douze ans, à qui l’on a demandé de commander de la nourriture à l’aide des applications, et leurs parents ont ensuite été invités à se renseigner sur les données collectées auprès de leur enfant.
Étonnamment, moins de la moitié des restaurants étudiés (46 %) fournissaient aux parents des informations sur les données collectées, ce qui laissait un important manque d’informations. La coauteure Potvin Kent a souligné la valeur des données pour les spécialistes du marketing cherchant à cibler les clients avec des publicités personnalisées et a noté que les enfants sont particulièrement vulnérables en raison de leur présence en ligne importante.
Financée par Heart & Stroke, cette étude souligne le besoin urgent de réglementations plus strictes en matière de publicité destinée aux enfants. Ces résultats mettent en évidence les risques potentiels liés à la collecte de données non réglementée auprès des jeunes utilisateurs d’applications, exhortant les autorités à prendre des mesures pour protéger la santé et le bien-être des enfants.
Sources :
– Université d’Ottawa
– Santé Canada
– Organisation mondiale de la santé