Le VRS, ou virus respiratoire syncytial, est une infection virale souvent confondue avec un simple rhume. Cependant, chez les nourrissons et les personnes âgées, elle peut être très grave et entraîner une hospitalisation. Les symptômes incluent une respiration rapide, des anomalies thoraciques et des sifflements. Le VRS peut rendre la respiration et l’alimentation difficile pour les bébés, ce qui est essentiel pour leur santé.
Malgré sa prévalence, le VRS est peu connu. On estime que chaque année, 64 millions de personnes dans le monde contractent le VRS, entraînant 160 000 décès. Il est la principale cause d’infections des voies respiratoires inférieures chez les jeunes enfants, causant 13 000 décès chez les nourrissons de moins de six mois et 101 000 décès avant l’âge de cinq ans. Rien qu’au Royaume-Uni, 33 500 enfants de moins de cinq ans sont hospitalisés chaque année pour cause de VRS, et cela entraîne 20 à 30 décès.
La prévention du VRS est difficile car il se propage facilement par la toux, les éternuements et les surfaces contaminées. De plus, la majorité des hospitalisations surviennent chez des bébés en bonne santé. Jusqu’à récemment, il existait peu d’outils scientifiques disponibles pour prévenir les maladies liées au VRS chez les nourrissons.
Au cours des deux dernières années, des avancées significatives ont été réalisées dans la réduction des maladies et de la mortalité liées au VRS. Tout d’abord, un nouveau médicament à base d’anticorps monoclonaux appelé nirsevimab a été approuvé au Royaume-Uni et aux États-Unis. Les essais cliniques ont montré que le nirsevimab est efficace à 77 % pour prévenir les hospitalisations dues au VRS et les cas nécessitant une intervention médicale. Les nourrissons qui ont reçu une dose unique de nirsevimab ont bénéficié d’une réduction de 83 % des admissions à l’hôpital par rapport à ceux qui ont reçu des soins standards. En conséquence, les Centers for Disease Control des États-Unis recommandent désormais le nirsevimab pour tous les nourrissons de moins de huit mois pendant la saison du VRS.
Deuxièmement, un vaccin contre le VRS a été approuvé pour les femmes enceintes aux États-Unis et au Royaume-Uni. Le vaccin est efficace à environ 82 % pour prévenir les maladies graves chez les nourrissons au cours des trois premiers mois suivant la naissance. Il fonctionne en fournissant à la mère des anticorps contre le VRS qui sont transmis au fœtus pendant la grossesse, protégeant ainsi le bébé pendant que son propre système immunitaire se développe.
Intégrer ces traitements dans les systèmes de santé, tels que le NHS, pose des défis, principalement en raison du coût élevé des interventions. Les négociations avec les entreprises pharmaceutiques sont nécessaires pour rendre ces remèdes accessibles au public. Actuellement, la Galice en Espagne est devenue la première région à inclure le nirsevimab dans son programme de vaccination, et d’autres pays, dont la France, prévoient des déploiements similaires.
La disponibilité de ces nouveaux outils apporte de l’espoir dans la lutte contre le VRS. Une mise en œuvre efficace de ces interventions pourrait réduire considérablement les hospitalisations liées au VRS et améliorer les résultats en matière de santé publique. Alors que nous relevons les défis, les avancées scientifiques offrent de nouvelles opportunités pour protéger les nourrissons vulnérables et réduire la charge sur les systèmes de santé.
Définitions :
– VRS : Virus respiratoire syncytial, une infection virale pouvant entraîner des symptômes respiratoires graves chez les nourrissons et les personnes âgées.
– Anticorps monoclonal : Un anticorps produit en laboratoire capable de cibler des antigènes spécifiques dans le corps.
– NHS : National Health Service, le système de santé du Royaume-Uni.
Source :
– Prof. Devi Sridhar, « Les nouveaux outils dans la lutte contre le VRS : anticorps monoclonal et vaccin maternel », The Guardian (https://www.theguardian.com/commentisfree/2021/dec/15/rsv-infection-babies-hospital-university-edinburgh)