Une étude récente menée par Goodwin et al. a exploré l’efficacité et la sécurité de l’utilisation de la psilocybine, une forme synthétique du composé psychédélique trouvé dans les champignons magiques, en tant qu’adjonction aux inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) chez les patients atteints de dépression résistante au traitement (DRT). L’étude incluait des adultes atteints de DRT qui n’avaient pas répondu à plusieurs traitements pharmacologiques, y compris leur ISRS actuel.
Les participants à l’étude ont subi une période de sélection avant de recevoir une seule administration de psilocybine sous la supervision d’un thérapeute formé. La séance a duré de 6 à 8 heures et les participants ont été étroitement surveillés. Des séances de suivi ont été menées pour évaluer l’efficacité et la sécurité. La mesure principale des résultats était le changement dans l’échelle de notation de Montgomery-Asberg (MADRS) entre le début de l’étude et la troisième semaine.
Les résultats de l’étude ont montré des résultats prometteurs. Les participants ont connu une réduction significative des symptômes dépressifs, comme en témoigne la diminution des scores MADRS. Environ 42% des participants ont été considérés comme des répondeurs, dont 42% répondaient également aux critères de rémission. Aucun événement indésirable grave n’a été signalé, et il n’y a eu aucun cas d’idéation suicidaire ou d’automutilation.
L’étude apporte des preuves que la psilocybine, en association avec les ISRS, peut présenter un profil favorable en termes de sécurité et d’efficacité thérapeutique chez les patients atteints de DRT. Elle remet en question l’hypothèse selon laquelle les ISRS adjoints diminuent les effets antidépresseurs de la psilocybine. Cependant, il est important de noter que l’étude présente des limites, notamment une petite taille d’échantillon et l’absence d’un groupe témoin.
Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour valider ces résultats et déterminer les effets à long terme de la psilocybine en tant qu’adjonction au traitement antidépresseur. Des essais à plus grande échelle, contrôlés avec un groupe témoin, fourniraient des informations précieuses, en particulier pour les patients qui pourraient avoir du mal à se sevrer des médicaments antidépresseurs. Cette étude offre de l’espoir aux personnes atteintes de dépression résistante au traitement et suggère que la thérapie assistée par les psychédéliques pourrait être une option viable pour ceux qui n’ont pas répondu aux traitements traditionnels.
Sources :
– Goodwin GM, Aaronson ST, Alvarez O, et al. Single-dose psilocybin for a treatment-resistant episode of major depression. N Engl J Med. 2022;387(18):1637-1648.