Une enquête menée par l’organisation à but non lucratif Cancer du sein Canada et l’Institut Angus Reid a révélé que la majorité des Canadiens soutiennent la réduction de l’âge recommandé pour les dépistages réguliers du cancer du sein, passant de 50 à 40 ans. L’enquête, qui a interrogé 1 510 Canadiens sur leur opinion quant à l’âge de dépistage du cancer du sein, a également révélé que 79 % des personnes interrogées pensent que le Canada devrait collecter des données basées sur la race concernant les taux de dépistage du cancer afin de surmonter les obstacles à l’accès aux soins. De plus, 80 % des répondants ont exprimé leur volonté de partager leurs problèmes de santé si cela pouvait contribuer à l’amélioration des soins pour les autres.
Les directives actuelles de dépistage du cancer du sein au Canada recommandent des dépistages tous les deux à trois ans pour les femmes âgées de 50 à 69 ans. Cependant, le Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs devrait annoncer de nouvelles directives cet automne, et les résultats de l’enquête indiquent un soutien public massif pour une réduction de l’âge de dépistage. Les résultats de l’enquête ont dépassé les attentes, avec 89 % des personnes interrogées affirmant que les dépistages du cancer du sein devraient commencer avant l’âge de 50 ans.
La directrice générale de Cancer du sein Canada, Kimberly Carson, a souligné l’importance du dépistage précoce, affirmant que des dépistages plus précoces permettent un traitement plus facile. Carson a également insisté sur la nécessité de nouvelles directives qui offrent un meilleur accès aux dépistages et à la détection.
Les directives actuelles reposent sur des données obsolètes, suscitant des inquiétudes concernant le surdiagnostic et les faux positifs. Le Dr Toni Zhong, directeur du programme de reconstruction mammaire du Réseau universitaire de santé de Toronto, a déclaré que s’appuyer sur des données datant de 20 à 30 ans ne correspond pas à la population actuelle, en particulier compte tenu des différences dans la manifestation de la maladie chez les personnes de différentes races.
Le manque d’études sur les taux de cancer du sein et du col de l’utérus chez les femmes noires au Canada souligne davantage la nécessité de collecter des données de santé basées sur la race. Le Groupe de travail des services de prévention des États-Unis reconnaît les taux de mortalité plus élevés chez les femmes noires et préconise leur dépistage à l’âge de 40 ans comme une première étape importante.
Le cancer du sein constitue un problème de santé important au Canada, avec une femme sur huit qui devrait développer la maladie et une sur 33 qui en mourra. L’enquête a suscité une discussion sur l’âge de dépistage, mettant en évidence les expériences de femmes plus jeunes qui ont été ignorées par les professionnels de la santé malgré la présence de symptômes. Robyn Goldman, une survivante du cancer du sein, a partagé son expérience d’avoir initialement vu refuser une mammographie en raison de son âge. Elle est convaincue que si l’âge de dépistage avait été plus bas, son pronostic aurait été différent.
En conclusion, l’enquête menée par Cancer du sein Canada et l’Institut Angus Reid montre un soutien écrasant parmi les Canadiens en faveur de la réduction de l’âge de dépistage du cancer du sein à 40 ans. L’enquête met également en évidence l’importance de collecter des données de santé basées sur la race et la volonté des individus de partager leurs expériences pour améliorer les soins aux autres. Les résultats appellent à des directives actualisées qui reflètent la population actuelle et surmontent les obstacles à l’accès aux soins.
Sources :
– Cancer du sein Canada
– Institut Angus Reid
– Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs
– Groupe de travail des services de prévention des États-Unis
– Agence de la santé publique du Canada
– Étude de l’Université de Toronto sur les données de santé basées sur la race
– American Cancer Society