Dans le domaine du traitement du virus de l’hépatite C (VHC), les médicaments antiviraux à action directe (AAD) ont été la méthode privilégiée ces dernières années en raison de leur efficacité. Cependant, les chercheurs explorent continuellement de nouvelles voies de traitement et de prévention. Une récente revue d’Adane Adugna de l’université de Debre Markos en Éthiopie a mis en avant plusieurs stratégies thérapeutiques alternatives au-delà des AAD.
Les agents ciblant l’hôte (HTA) constituent un domaine fascinant de la recherche antivirale contre le VHC. Ces agents ciblent les protéines hôtes impliquées dans le cycle de vie du virus, offrant ainsi un obstacle génétique et un effet coopératif potentiel avec les AAD. Les HTA ont une large action antivirale en raison de la faible fréquence de mutation qui se produit dans les cellules hôtes, ce qui constitue un obstacle important à la tolérance médicamenteuse.
Les approches basées sur l’interférence ARN (ARNi) et les microARN-122 ont montré des résultats prometteurs dans la suppression du VHC. La technologie de l’ARNi peut aider les chercheurs à mieux comprendre les processus d’entrée et de réplication du virus. En utilisant de courtes molécules d’ARN, il devient possible d’inhiber l’activité enzymatique et la réplication virale. Cependant, des préoccupations en matière de sécurité subsistent concernant l’utilisation de certains agents ARNi.
Les systèmes de livraison à base de nanoparticules ont suscité un intérêt croissant pour la vaccination, les tests et les agents thérapeutiques contre le VHC. La nanomédecine offre une solution aux défis de l’administration sécurisée des traitements chez les patients atteints. Les chercheurs ont exploré des stratégies telles que la pegylation des nanoparticules pour limiter l’absorption des médicaments ou l’utilisation de nanoparticules avec des charges électriques opposées pour une meilleure délivrance et stabilité des médicaments.
Le ciblage de points de contrôle immunitaires spécifiques, tels que la mort cellulaire programmée 1 (PD-1), peut également représenter une solution prometteuse. Les patients atteints d’une hépatite C chronique ont souvent des niveaux élevés de PD-1, ce qui compromet les réponses immunitaires. Les approches d’immunothérapie visant à bloquer PD-1 ou les récepteurs associés peuvent contribuer à réactiver les réponses immunitaires contre le virus.
Les anticorps monoclonaux ciblant les récepteurs viraux et hôtes, ainsi que les cellules dendritiques dérivées de monocytes (Mo-DCs), sont des options thérapeutiques potentielles. Les anticorps monoclonaux peuvent inhiber les composants cellulaires essentiels du cycle de vie du VHC. Les Mo-DCs chargées de lipopeptides spécifiques du virus ont montré un potentiel dans le traitement du VHC.
Le développement d’un vaccin efficace contre le VHC a été un défi en raison de la variabilité génétique du virus et de ses stratégies d’évasion. Cependant, des avancées dans les vaccins à ARN messagers, similaires à ceux développés pour le COVID-19, sont à l’étude. De plus, les vaccins ciblant des composants spécifiques des protéines du VHC montrent des résultats prometteurs en tant que candidats potentiels.
En conclusion, bien que les AAD aient révolutionné le traitement de l’hépatite C, les chercheurs continuent d’explorer des stratégies alternatives tant pour le traitement que pour la prévention. Les HTA, l’ARNi, la nanomédecine, l’immunothérapie, les anticorps monoclonaux et les vaccins potentiels offrent tous des perspectives uniques et des possibilités pour lutter contre le VHC.
Références:
Adugna A. Stratégies thérapeutiques et vaccin prometteur contre l’infection par le virus de l’hépatite C. Immun Inflamm Dis. 2023;11(8):e977.